L’impact économique des élections américaines – Chronique du mardi 24 novembre 2020

Olivier : Que signifie économiquement l’élection de Joe Biden ?
Roman :
• On va retrouver une stratégie de politique extérieure plus traditionnelle avec un retour du multilatéralisme mais toujours avec le même leitmotiv : America First.
• Et un retour de l’influence américaine sur la scène internationale.
Stéphane :
America first mais avec une politique extérieure plus douce.

Roman : les Etats-Unis vont poursuivre une guerre commerciale ferme face à la Russie et la Chine.
Pour mémoire, Joe Biden n’aura pas les coudés franches car le Sénat est pour le moment encore Républicain.

Olivier : quel est alors l’impact d’un Président Démocrate et d’un Sénat Républicain ?

Roman : une cohabitation qui va limiter les champs d’action de Joe Biden.
L’administration Biden sera freinée dans sa relance budgétaire en raison de la pratique constitutionnelle de l’obstruction parlementaire qui permet d’empêcher un vote sur un texte de loi.

Stéphane : et est-ce que l’Europe peut espérer une détente des relations entre ces deux grands continents ?

Roman : Pour l’Europe malheureusement, cette élection aura un bénéfice très limité.
Mais les discussions seront plus ouvertes avec la reprise d’un dialogue plus constructif que semble privilégier Joe Biden.

L’avantage d’un Président comme Trump est qu’il était tellement clivant, qu’il a réussi à fédérer les européens.
Joe Biden n’aura pas le même effet et fragilise cette fédération surtout dans un contexte de montée du populisme en Europe.

L’objectif d’une alliance entre l’Europe et les Etats-Unis ne pourrait se faire qu’en appui de la guerre commerciale menée de front face à la Russie et la Chine.

Olivier : quels sont alors les secteurs d’activité européens qui peuvent profiter malgré tout de cette élection ?

Roman :
1- Les sociétés de cybersécurité qui vont bénéficier de l’intensification de la guerre commerciale et du développement du business sur internet.
2- dans le secteur aéronautique la bataille entre Boeing et Airbus sur le terrain des subventions devrait s’aplanir en raison de la crise économique liée au secteur aéronautique il est avéré que ces subventions deviennent justifiés de part et d’autre.

3- ces dernières semaines, Washington a adoucit le ton. Alors que le secteur viticole français était victime de fortes taxations, l’export de ces produits devrait se détendre.

Olivier : est-ce qu’il existe une opportunité pour l’Europe/ la France ?

Roman :
L’atout pour l’Europe est tout d’abord d’avoir confiné alors que les Etats-Unis ont un train de retard et devrait être pénalisé par leur reprise économique tardive.
Mais les entreprises américaines ont été plus agiles face à la crise.

Il est URGENT que l’Europe se dote de sociétés dominantes dans le secteur de la santé et épouse le virage technologique pour faire partie des grandes puissances du 21eme siècle …
… au risque d’être complètement marginalisée et devenir un espace de destination touristique et gastronomique !